Le sens du partage apparaît vers sept ans
- AMS (Association Maghreb Secours blog)
- 7 août 2020
- 2 min de lecture
l'homme naît indifférent au sort d’autrui avant de s'y intéresser subitement dans la moyenne enfance
La capacité de penser au bien-être de l'autre, et pas seulement au sien propre, constitue une faculté de première importance, puisqu'elle représente l'un des principaux ciments de toute vie sociale. Mais de nombreuses questions se posent à son sujet, dont celle du moment de son éclosion. Est-elle innée? Et si tel n'est pas le cas, à quel âge apparaît-elle? Le professeur d'économie expérimentale à l'université de Zurich Ernst Fehr consacre ce jeudi un article à ce sujet dans la revue britannique Nature. Ernst Fehr et son équipe se sont livrés à une série d'expériences sur 229 enfants suisses (127 filles et 102 garçons) âgés de 3 à 8 ans. Ils ont chaque fois mis quelques bonbons à disposition de leurs interlocuteurs, puis ils ont placé ces derniers devant des choix simples: prendre ou ne pas prendre, laisser ou ne pas laisser une friandise à un camarade. Etant entendu que le camarade était absent, pour que le cobaye exprime son souci de l'autre à l'état pur, et qu'il ne se détermine pas en espérant quelque récompense en retour. La première expérience, dite «pro-sociale», a demandé aux enfants de choisir entre «recevoir seul un bonbon» (1:0) ou «en recevoir un et permettre à un camarade d'en avoir un aussi» (1:1). Elle a été menée pour capter la présence éventuelle d'une forme élémentaire de sociabilité, le cobaye ayant la possibilité de donner quelque chose sans que cela ne lui coûte rien. La deuxième expérience, dite «de l'envie», a proposé aux enfants de «recevoir un bonbon et d'en donner un à un camarade» (1:1) ou d'en «recevoir un et d'en donner deux» (1:2). Là aussi, le cobaye pouvait offrir sans rien perdre. Mais cela signifiait cette fois qu'il acceptait une inégalité de traitement en sa défaveur.

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