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Les défis de l’action humanitaire : 2eme PARTIE

Dernière mise à jour : 21 sept. 2020

Défendre l’indépendance de l’action humanitaire

Au début des années 90, des acteurs importants, notamment l’ONU, préconisent l’intégration de l’action humanitaire dans des actions de rétablissement et de maintien de la paix. Les expériences de plusieurs conflits (Bosnie, Somalie, Irak) montrent que cette nouvelle approche est difficilement compatible avec le maintien de l’impartialité de l’action humanitaire, condition de son accès à toutes les victimes. La tâche de rétablir ou de maintenir la paix appartient à la communauté des Etats. L’action humanitaire, qui ne vise qu’à protéger et secourir les victimes, doit être indépendante de façon à établir avec toutes les parties en conflit « un climat de confiance minimal sans lequel, dans un contexte par définition très tendu, l’accès aux populations ne saurait être préservé »

Faire mieux accepter l’action humanitaire

Les motifs et les modalités de l’action humanitaire sont souvent mal compris et acceptés par les acteurs des pays frappés par des conflits, ou des catastrophes naturelles. Ce manque d’acceptation, qui met en cause le fondement même de l’action humanitaire, a plusieurs causes. Dans beaucoup de conflits contemporains les acteurs de la violence sont multiples et peu structurés. Dans les Etats affaiblis, ce sont « des bandes, des milices, voire des "combattants du dimanche" sans idéologie ni programme, pour qui le coup de feu est une fin en soi, le fusil un moyen de subsistance ». Il n’est pas étonnant dans ce contexte que les motivations et les principes de l’action humanitaire soient mal connus et compris. Une connaissance approfondie du milieu et un effort constant d’adaptation des messages humanitaires aux données locales sont une condition nécessaire à l’amélioration de cette acceptation. Plus généralement, les conflits et les catastrophes ont lieu aujourd’hui presque exclusivement dans les pays en développement, alors que les acteurs humanitaires internationaux viennent avant tout des pays industrialisés. L’action humanitaire peut donc être perçue comme un instrument des pays industrialisés et, à ce titre, susciter des réactions de rejet.

Renforcer la coordination des acteurs humanitaires

La multitude d’acteurs humanitaires sur le terrain pose des problèmes en raison de la multiplicité et de la diversité des réponses aux besoins humanitaires et des principes qui régissent l’action humanitaire. Il peut en résulter des incohérences, un gaspillage des ressources, qui nuisent considérablement à l’image de l’action humanitaire auprès des victimes, des protagonistes et du public en général. Il faut donc que les bailleurs de fonds et les acteurs humanitaires soutiennent et appliquent des règles de conduite garantissant l’indépendance, l’impartialité et le professionnalisme de l’action humanitaire.

Articuler l’action humanitaire avec le développement et l’ancrer dans la réalité locale

Dans les situations d’urgence, les interventions extérieures ont tendance à répondre aux besoins immédiats destinés à sauver des vies sans trop se préoccuper des ressources et capacités locales. Cependant, dans beaucoup de situations de crise, l’action humanitaire s’étend sur de longues périodes (des années, voire des décennies). La dichotomie entre urgence et développement perd alors de sa pertinence et l’action humanitaire doit adopter des modalités intégrant la perspective du développement à long terme. Trop souvent, les mécanismes et institutions locaux sont ignorés par l’intervention extérieure. Le défi est donc d’impliquer le plus tôt possible les acteurs de la société civile, qui joueront un rôle essentiel dans la reconstruction économique, politique et sociale.


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